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Résumé : Il y a ceux qui veulent gendarmer le langage et le mettre à leur botte, comme le terrible Nécrole, dictateur de l'archipel des Mots, et la revêche Mme Jargonos, l'inspectrice dont le seul idéal est d' "appliquer le programme ". Et puis il y a ceux qui ne l'entendent pas de cette oreille, comme Jeanne et Thomas, bientôt traqués par la police comme de dangereux opposants... Leur fuite les conduira sur l'île du Subjonctif. Une île de rebelles et d'insoumis. Car le subjonctif est le mode du désir, de l'attente, de l'imaginaire. Du monde tel qu'il devrait être... Après l'immense succès de La grammaire est une chanson douce, Erik Orsenna, académicien hors norme, poursuit son combat en faveur de la langue, non pas en magister, mais en poète, en homme épris des mots et des vastes horizons qu'ils nous ouvrent.
Mon avis : Ce roman est la suite de "la grammaire est une chanson douce". Alors que dans le 1er, il était sujet des mots et de la grammaire, ici, Erick Orsenna nous amène à la découverte de la conjugaison, et plus particulièrement du subjonctif.
Nous retrouvons Jeanne sur l'île de l'indicatif, qui essaie de percer les mystères de l'Amour.
Avec l'aide d'un cartographe, elle va survoler les différentes îles de l'archipel : celles de l'impératif, de l'infinitif, du conditionnel. Elle va alors découvrir les particularités de chacuns de leurs habitants. Les infinitifs ressemblent à des moteurs qui font avancer la phrase, les conditionnels passent leur temps à faire des hypothèses, les impératifs, sont sans cesse en train de donner des ordres.
Ils vont finir par attérir sur l'île du Subjonctif où prime les rêves et les désirs.
Nécrole, le dictateur de l'archipel, souhaite éradiquer les Subjonctifs, car "ils sont les ennemis de l'ordre, des individus de la pire espèce. Des insatisfaits perpétuels. Des rêveurs, c'est à dire des contestataires."
Un joli conte plein de poésie, qui se lit très vite. J'ai passé un bon moment avec ce livre, même si j'ai préféré largement le 1er opus. Dans ce 2ème roman, j'ai trouvé les personnages moins attachants et j'ai regretté que l'auteur ne joue pas plus avec les temps de conjugaison comme il avait pu le faire avec les mots et la phrase dans la "grammaire est une chanson douce".
Erik Orsenna reste tout de même pour moi, un magicien des mots.
Enfin, comme pour le 1er, petit coup de coeur pour les illustrations de Bigre, qui apporte vraiment un plus à l'histoire !
Quelques extraits :
- "Vous parlez sans cesse d'un certain Centre...
- Mais le CNRS, bien sûr ! Une institution que le monde entier nous enviait ! Le Centre National de Recherche sur le Subjonctif. Il a fermé ses portes il y a cinq ans, faute de crédits"-"Le rêve est une bataille, Jeanne. Je veux parler des vrais rêves, bien sûr, pas des petits désirs qui nous passent dans la tête et y volettent comme des moustiques.
- Qu'est ce qu'un vrai rêve ?
- C'est un rêve qui dure. Et s'il dure, c'est qu'il s'est marié. Marié avec la volonté.""L'amour est une conversation... L'amour c'est lorsqu'on ne parle qu'à
l'autre. Et lorsque l'autre ne parle qu'à toi."
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