En cas de bonheur de David Foenkinos

Genre : Contemporain
Editions : J'ai lu (2012)
Nombre de Pages : 191

Résumé :« Personne ne savait que faire en cas de bonheur. On avait des assurances pour la mort, pour la voiture, et pour la mort en voiture. Mais qui nous protégera du bonheur ? Jean-Jacques venait de comprendre que ce bonheur, en devenant si fort, était la pire chose qui pût lui arriver. »

Après Le Potentiel érotique de ma femme (Prix Roger-Nimier 2004), David Foenkinos nous emmène avec humour et ironie sur les chemins de l’adultère et du couple, « ce pays qui a la plus faible espérance de vie ».
Présentation de l’éditeur:
Claire et Jean-Jacques vivent ensemble depuis huit ans. Mais, leur tendresse apparente, qui les fait citer en exemple par leurs amis, cache la véritable érosion de leur amour... Dissection d'un couple pas comme les autres... un couple comme tous les autres.

Mon avis : Tout d'abord je souhaitais remercier chaleureusement les éditions J'ai lu et le forum Livraddict pour ce partenariat. J'avais beaucoup aimé la délicatesse, et j'avais par conséquent très envie de relire cet auteur !

L'histoire est assez simple : un mari et une femme s'éloignent peu à peu l'un de l'autre, et l'homme finit par tromper sa femme...

Dès les premières lignes, j'ai été totalement charmée par l'écriture si délicate et poétique de l'auteur.

Néanmoins,  je n'ai pas adhéré à sa conception de l'infidélité. Sa manière de raconter comment Jean-Jacques a raison d'aller voir ailleurs, comme si l'adultère était la fin en soi d'un couple ne m'a pas plu! J'ai cru, au départ, que ce roman n'allait être qu'une simple éloge de l'infidélité...
Mais heureusement je me trompais, et Jean-Jacques (personnage que je n'ai pas du tout apprécié et que j'ai trouvé plus que pathétique !) va finir par "payer" de ses actes.  Claire va vite comprendre le double jeu de son mari, et va à son tour vivre une relation extra conjugale... pas vraiment par vengeance, mais plus, il me semble, par réconfort...

J'ai retrouvé beaucoup de similitude avec "La délicatesse". Les personnages sont un peu construit de la même manière ! J'ai eu vraiment l'impression de retrouver Nathalie et Markus dans Claire et Igor. Et comme dans "La délicatesse" je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Je ne saurai trop expliquer pourquoi... un peu trop fades et torturés peut être.

Le livre est relativement court et se lit très vite ! Au fil des pages l'histoire se complexifie, et les personnages secondaires deviennent de plus en plus interessants (les parents de Claire, Edouard le meilleur ami de Jean-Jacques...)
J'ai bien aimé la fin même si elle ne s'avère pas très originale.
David Foekinos nous délivre finalement de manière très métaphorique, une jolie fable moralisatrice sur l'érosion du couple face au temps qui passe...  "le couple étant le pays qui a la plus faible espérance de vie".

Un petit détail que j'ai bien aimé : les notes en bas de pages, qui ne servent à rien, mais qui font justement sourire par leur inutilité. C'est ce que j'aime dans l'écriture de cet auteur ! son ton toujours léger et plein de désinvolture ainsi que son humour assez particulier !

Donc un avis assez mitigé. Je suis totalement fan de l'écriture de l'auteur, mais beaucoup moins de l'histoire... J'en viens même à penser que son choix des mots, sa tournure des phrases, sa façon poétique de raconter les choses, font défaut à l'essence même du roman... Sa plume est tellement sublimissime que l'histoire elle en devient banale...
Enfin, je pense avoir mal démarré ce livre, et ainsi ne pas l'avoir savouré à sa juste valeur...

Extraits :

"Il prépara de quoi faire un apéritif. Il avait acheté des choses positives, comme des olives vertes ; il était évident que l'olive verte dégageait une ambiance de non-dépressif." p.146

 "Seul, Jean-Jacques pensa au manège de l'amour. Maintenant qu'il s'en trouvait écarté, le bonheur amoureux lui paraissait être une chaise musicale. Pour Sonia, il s'était levé de sa chaise : puis il était tombé entre deux chaises. Et voilà qu'il était debout, maintenant. Plus encore, le voilà qu'il proposait des chaises aux autres. (...) Jean Jacques allait contempler le bonheur assis des autres." p.149