Editions : Albin Michel (2004)
Nombre de Pages : 189
Résumé : " - Nous allons conclure un marché, veux-tu ? Toi, Joseph, tu feras semblant d'être chrétien, et moi je ferai semblant d'être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ? - Juré. " 1942. Joseph a sept ans. Séparé de sa famille, il est recueilli par le père Pons, un homme simple et juste, qui ne se contente pas de sauver des vies. Mais que tente-t-il de préserver, tel Noé, dans ce monde menacé par un déluge de violence ? Un court et bouleversant roman dans la lignée de Monsieur Ibrahim... et d'Oscar et la dame rose qui ont fait d'Eric-Emmanuel Schmitt l'un des romanciers français les plus lus dans le monde.
Mon avis : Eric Emmanuel Schmitt fait sans conteste partie de mes auteurs fétiches. Une écriture fluide, un style simple et efficace. J'aime sa façon d'écrire, de choisir ses mots, d'aller à l'essentiel.
J'ai tout de même un peu hésité avant d'emprunter ce livre à la médiathèque. D'une part, car l'histoire se déroule pendant le nazisme, une période qui me touche toujours beaucoup mais que j'appréhende souvent d'aborder... D'autre part, en lisant le résumé, j'avais un peu peur que le thème de la religion soit trop important dans le livre, ce qui n'est pas du tout le cas...
Dans ce court roman, Eric-Emmanuel Schmitt nous raconte l'histoire de Joseph un enfant juif de 7 ans recueilli par le père Pons, un homme au grand coeur, prêt à tout pour protéger le petit Joseph ainsi que tous les enfants qu'il héberge dans sa Villa Jaune.
Nos 2 personnages vont créer des liens très forts, et une belle complicité va naître entre eux.
L'histoire est raconté par Joseph, qui nous délivre à travers ses yeux d'enfant, et avec souvent beaucoup de naïveté, un récit poignant, bouleversant.
Une belle leçon de partage et de tolérance ! Un vrai coup de coeur pour ce roman !
Extraits:
"- Maman revient toujours. Pourquoi elle ne reviendrait pas ?
- Elle pourrait être arrêtée par la police.
- Qu'est-ce qu'elle a fait ?
- Elle n'a rien fait. Elle est...
Là, la comtesse exhala une longue plainte de poitrine qui entrechoqua les perles de son collier. Ses yeux se mouillèrent.
- Elle est quoi ? demandai-je.
- Elle est juive.
- Ben oui. On est tous juifs dans la famille. Moi aussi, tu sais.
Parce que j'avais raison, elle m'embrassa sur les deux joues.
- Et toi, tu es juive, madame ?
- Non. Je suis belge.
- Comme moi.
- Oui, comme toi. Et chrétienne.
- Chrétienne, c'est le contraire de juif ?
- Le contraire de juif, c'est nazi?
- On n'arrête pas les chrétiennes ?
- Non.
- Alors c'est mieux d'être chrétienne ?
- Ca dépend en face de qui. Viens, Joseph, je vais te faire visiter ma maison en attendant que ta maman revienne.
- Ah ! tu vois qu'elle reviendra !" (p.20/21)
"Même s'ils avaient disparu, même s'ils ne répondaient pas, nos parents joueaient sans cesse un rôle dans notre existence à la Villa Jaune. Moi, je leur en voulais ! Je leur en voulais d'être juif, de m'avoir fait juif, de nous avoir exposés au danger. Deux inconscients ! Mon père ? Un incapable. Ma mère ? Une victime. Victime d'avoir épousé mon père, victime de n'avoir pas mesuré sa profonde faiblesse, victime de n'être qu'une femme tendre et dévouée. Si je méprisais ma mère, je luis pardonnais néanmoins, car je ne pouvais m'empêcher de l'aimer. En revanche, une solide haine m'habitait à l'encontre de mon père. Il m'avait forcé à devenir son fils sans se révéler capable de m'assurer un sort décent." (p.125/126)
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4/20
4/20
Il serait temps que je le sorte de ma PAL celui-là... Depuis le temps qu'il y est XD
RépondreSupprimerun enorme coup de coeur pour moi aussi (en meme temps EE Schmitt est mon coup de coeur à vie)
RépondreSupprimerEt la fin, j'ai A DO RE (rien que la toute derniere phrase, absolument magnifique)